Dominique de Villepin

 

 

Lundi 6 juin 2011, rue Fortuny, dans le XVIIe chic, à Paris. L’heure est venue de boucler la boucle. Rendez-vous avec la cible numéro un, l’ennemi historique. Dominique de Villepin, 57 ans, nous reçoit à son cabinet d’avocat. Il a souhaité relire ses déclarations avant parution. Il s’était lâché, lors d’une première rencontre, quelques jours plus tôt. Mais il veut encore se ménager un avenir politique, même si le chef de l’État a pris soin de rétrécir son horizon. « Si je laisse ça, il va être fou, Sarkozy, vous ne le connaissez pas… », s’emporte-t-il, comme effrayé de ses propres audaces. Alors il biffe, corrige, annote. Mais le propos reste à l’image de son auteur : parfois allusif, souvent brillant, toujours cruel.

 

Il a beaucoup de défauts, mais pas celui-là. Villepin n’est pas de ceux qui se couchent devant le pouvoir présidentiel. Il a encore le courage de ses opinions. Et il en dit suffisamment pour décrypter ses rapports avec le chef de l’État, et surtout apporter une conclusion éclairante à cette enquête, en témoin de choix de l’ascension de Nicolas Sarkozy – et de ses dommages collatéraux. Il fait partie de ses victimes. Quoi qu’il en dise. La simple éventualité d’être associé à ce terme, qui charrie l’idée de défaite, le met hors de lui. Qu’importe qu’il soit mort debout, les armes à la main…

L’histoire et l’état de leurs relations, on les connaît. C’est plutôt son analyse qui nous intéresse. Recoupe-t-elle le récit de ces « grands témoins » dont les confidences ont nourri cet ouvrage ? Même si l’ancien Premier ministre, orgueilleux assumé, semble contrarié à l’idée de figurer dans la galerie des laissés-pour-compte, des bannis des honneurs et des strapontins, il est intarissable. Témoin subjectif, oui, à charge même ; mais observateur privilégié, aussi.

Cible préférée de la Sarkozie, promis au fameux « croc de boucher », Dominique de Villepin a le sentiment qu’il n’aura jamais fini de payer le prix de sa rivalité avec l’hôte de l’Élysée. L’avoir marginalisé ne suffit pas à ceux qui, au Château, veulent lui faire rendre gorge. On lui pique ses alliés politiques, on assèche ses maigres réseaux, on le bloque dans ses activités d’avocat… Pis, on se gausse publiquement de ses ambitions présidentielles pour, au discrédit, ajouter l’humiliation. L’affaire Clearstream est passée par là, bien sûr, mais la haine remonte à plus loin.

Dominique de Villepin est bien né, il a la particule idoine, lui, celle d’une noblesse très française. Il est fils de sénateur, il a fréquenté les belles ambassades, en diplomate flamboyant et séducteur. Svelte, élancé, le visage parfaitement hâlé, son physique d’éternel jeune premier fait se pâmer, après tant d’autres, les militantes de son petit parti, République solidaire – son « groupuscule », raillent les sarkozystes. Ses envolées lyriques sont fameuses, sa culture insolente. Et puis, il est resté indéfectiblement chiraquien, bien sûr. Bref, il est tout ce que Nicolas Sarkozy n’est pas – et tout ce qu’il aurait voulu être, sans doute.

Cette jalousie, Villepin l’a toujours ressentie chez Sarkozy. Et pourtant, il l’a aidé à remonter en selle, en 2002, plaidant pour la réhabilitation du paria de la Chiraquie, propulsé ministre de l’Intérieur. Il a murmuré à l’oreille de Chirac. Il a contribué à sa résurrection, après sa longue traversée du désert, lorsque « le traître » s’était égaré avec les balladuriens, essuyant, après la défaite de son favori, en 1995, les lazzis et même les crachats des militants du RPR…

Dominique de Villepin se souvient tellement bien de tout cela. Il le dit, avec un détachement empreint de férocité : « Il y a une règle aussi vieille que l’humanité qui veut que, quand vous tendez la main à quelqu’un, celui-ci sera tenté par la suite de la mordre. C’est tellement vrai que Nicolas Sarkozy n’a cessé de défendre l’idée d’une ascension personnelle, construite dans la solitude, envers et contre tous. Le mythe d’un acharnement chiraquien s’est révélé fort utile… » Plutôt que de posture sarkozyste, il faudrait donc parler d’imposture. La success story ne serait qu’un leurre, le concept du self made man vendu par les communicants de l’ancien maire de Neuilly, une escroquerie intellectuelle. À son propos, il dit aussi que, à partir de 2002, « il a compris qu’on n’était pas pareils », avant d’ajouter ces quelques phrases : « Il n’a jamais pu fonder une relation sur la réciprocité, ni dealer avec moi. Ce n’est pas ma culture, je suis un serviteur de l’État. Il voyait bien que je n’étais pas un homme à lui, pas instrumentalisable, pas maîtrisable, pas dans la connivence. »

Il en revient encore à la théorie de la victimisation, qui lui est chère. « Nicolas Sarkozy tire une formidable énergie de sa capacité à être tour à tour et en même temps combattant et victime », souligne cet amoureux de la poésie française, paraphrasant sans le savoir Baudelaire, qui notait dans ses Journaux intimes qu’« il serait peut-être doux d’être alternativement victime et bourreau ». Le président de la République serait donc à la fois la victime et l’agresseur – ce qui revient bien sûr, dans l’esprit de Villepin, à le rabaisser doublement. Sarkozy serait passé maître dans l’art de se dissimuler, de retourner les situations. Un transformiste de la politique, là où Villepin agirait dans la transparence. Trop simple, bien sûr.

Ils se connaissent si bien. Partagent tant de secrets. Villepin n’en fait pas mystère et le confie volontiers. Les « affaires », c’est comme les icebergs, on n’en voit que la partie émergée. « Vous ne savez rien… », dit-il, mystérieux, lorsqu’on lui parle des grands scandales politiques, dans une formulation pleine de sous-entendus comme il les affectionne. On le presse d’en dire un peu plus, il secoue la tête négativement. Il rappelle que, il y a peu, certaines déclarations incendiaires, dans le cadre d’un livre sur l’affaire de Karachi (Le Contrat, Stock, 2010), lui ont valu pas mal de désagréments, notamment des convocations chez les juges, au cours desquelles il avait, plutôt crânement, assumé ses propos. Dans le livre, il stigmatisait les « cabinets parallèles » qui auraient œuvré en faveur d’Édouard Balladur, entre 1993 et 1995, dénonçait un « réseau Hortefeux-Sarkozy », susceptible de s’être activé en marge de contrats d’armement. À propos du chef de l’État, il disait encore : « Il y a tant d’affaires dont chacun sait qu’elles ont été montées de toutes pièces par Sarkozy… »

Les fonds de placard de la République, Dominique de Villepin connaît. Des coups pendables, il en a commis quelques-uns. Comme Nicolas Sarkozy. Ils ont au moins ça en commun. Il proteste : « Entre 1993 et 1995, j’étais dans le rôle du fonctionnaire. J’ai préservé la résistance chiraquienne. » Il revient vite à Nicolas Sarkozy, évoque, dans les mêmes termes que l’homme d’affaires Jacques Dupuydauby, un homme aux deux visages. « J’ai un privilège, celui de connaître les différentes facettes du personnage Nicolas Sarkozy. Et il sait que je sais », dit-il encore dans un grand sourire, pas fâché de dépeindre le chef de l’État en Dorian Gray de la vie politique française, séducteur à l’extérieur, hideux à l’intérieur…

« Je l’ai connu triomphant entre 1993 et 1995, au fond du puits après 1995… Sarkozy avait des idées, une énergie, des réseaux. J’ai vite compris que j’avais affaire à quelqu’un de singulier », reprend-il. Depuis qu’ils se sont rencontrés, les deux hommes n’ont eu de cesse de se jauger, de se défier, comme deux grands fauves contraints de se partager le même territoire. Un Sarkozy en résistance contre la terre entière, énervé de nature, finira par croître à l’ombre de Jacques Chirac. Et donc de Dominique de Villepin. Combien de déjeuners, de dîners, d’apartés, ces deux-là ont-ils vécus en commun, sans vraiment tout se dire, se prêtant mutuellement d’inavouables arrière-pensées, chacun voyant l’autre comme un comploteur avisé ?

Et puis, un jour, Sarkozy a pris le dessus. Villepin, emporté par le boulet Clearstream, privé du bouclier présidentiel, orphelin d’un Chirac affaibli physiquement, déjà dépassé. L’ancien Premier ministre décrit un Sarkozy complexé, aux grandes souffrances intimes issues de son enfance, entouré de nervis, contraint de se dénicher des souffre-douleur comme autant de marchepieds susceptibles de lui permettre de se hisser plus haut, toujours plus haut. « Dans son univers, à l’exception de Claude Guéant, il n’y a que des subalternes, assène l’ex-locataire de Matignon. Il faut l’entendre parler de ses amis, avec qui, c’est le moins que l’on puisse dire, il n’est pas tendre. L’entendre parler des autres, c’est à désespérer d’être sarkozyste. Dans les difficultés qu’il a rencontrées, j’ai souvent servi de bouc émissaire idéal. Il a pris ombrage de ma gestion de la crise irakienne, d’autant que, à l’époque, la dimension internationale lui semblait inaccessible. Par ailleurs, j’avais, tout comme Alain Juppé, un lien d’affection avec Jacques Chirac que lui n’avait pas. Je sais qu’il en souffrait… »

Un Sarkozy rongé par la désaffection des siens, en quête éperdue d’une admiration sincère, et surtout de reconnaissance. Un enfant frustré métamorphosé en politicien cynique puis en président rancunier. Un homme ayant construit sa vie en demandant des comptes, comme pour mieux échapper à ses propres tourments. Voilà le chef de l’État, tel que décrit par Villepin. Un type, à l’en croire, d’une banale cruauté, qui aurait besoin de laminer les autres pour exister. « Avec lui, il faut un coupable, toujours, un responsable, lâche Villepin. Il anoblit ainsi la douleur. J’ai compris après coup que c’était pour moitié une tactique et pour moitié de l’autoconviction. Dans chaque épreuve, il lui fallait un coupable. Il n’a pas hésité à tendre le doigt vers moi, qu’il s’agisse de difficultés rencontrées dans sa vie personnelle ou autres… »

Il fait allusion à la publicité donnée à « l’affaire Cécilia », derrière laquelle Nicolas Sarkozy aurait vu sa main. Et puis, surtout, à Clearstream bien sûr. Clearstream, l’affrontement final. Villepin, accusé d’avoir fomenté un complot contre Sarkozy, d’avoir glissé le nom du ministre de l’Intérieur, en 2004, dans des listings trafiqués énumérant de soi-disant possesseurs de comptes bancaires à l’étranger. Son rôle, dans l’affaire, reste flou, ambigu. Mais il a été relaxé en première instance. Innocenté par la justice : quel camouflet pour le président ! Ce dernier n’aura pourtant pas ménagé sa peine pour le faire condamner… Oui, le clan Sarkozy a tout fait pour le discréditer, alimentant de rumeurs les dîners parisiens, faisant fuiter les éléments à charge issus du dossier judiciaire alors à l’instruction… On en revient à notre premier témoin, David Sénat. L’ancien conseiller de Michèle Alliot-Marie place Vendôme se rappelle comment des collaborateurs de MAM « récupéraient les procès-verbaux mettant en cause Villepin auprès de la Direction des affaires criminelles et des grâces de la Chancellerie, ou via le cabinet de la ministre directement. PV qui se retrouvaient, peu de temps après, dans la presse ». Sur ce point, Villepin a le bon goût de ne pas en rajouter. Les fuites savamment orientées n’étaient pas rares du temps où, secrétaire général de l’Élysée, il fallait éloigner le président Chirac du spectre des « affaires ».

De là à construire un dossier de toutes pièces… Car Villepin n’en démord pas. Si l’affaire Clearstream se résume à une formidable manipulation, elle a été initiée… par son rival : « D’abord, il y a l’aspect tactique, puisqu’il a été vraisemblablement informé très tôt [de l’existence des listings truqués], tant par les dirigeants du groupe Lagardère que par la haute hiérarchie judiciaire et policière. Ensuite, il a réussi à se convaincre que j’étais derrière cette histoire. » Villepin précise encore sa pensée : « L’idée du complot est passionnante chez lui, car il arrive à être puissant et victime à la fois. Chez lui, il y a donc l’idée de revanche, mais une revanche à l’américaine, spectaculaire, quitte à écraser l’autre, quitte à ce que ça saigne. Peu de compassion, peu d’indulgence, jusqu’à prendre le risque d’humilier l’autre. Il met dans tout cela son énergie et sa passion. »

Le traitement qui lui a été infligé, Villepin ne le pardonnera jamais à Sarkozy. Sans doute faut-il voir dans cette exécration le moteur de sa candidature annoncée à la prochaine présidentielle, que, à défaut de pouvoir gagner, il espère faire perdre à son rival. Mais il ne souhaite pas se livrer à une analyse plus approfondie, plus personnelle du personnage. Dommage. Loin des micros, les carnets de notes bien rangés, il en dresse pourtant un portrait intime extraordinaire. On y retrouve un Sarkozy complexé, quitté par sa femme, obnubilé par le pouvoir, secret et rageur, énergique et déprimé. « Il y a quelque chose de théâtral chez lui, alternant une certaine violence dramatique et une certaine séduction, en dépit de ses efforts pour se contenir et se retenir », lâche tout de même Villepin. Faussement compatissant, il ajoute : « En fait, sa démarche est psychologiquement intéressante, car elle me paraît ignorer la souffrance de l’autre et ne retenir que la sienne. Il passe sa vie à dire qu’on lui a tout fait, combien il a souffert. » Très humain, au fond.

Trop, peut-être, pour cette fonction présidentielle qui réclame tant de hauteur. D’où ce besoin de s’entourer de vrais cadors, de personnalités qui le contraignent à la mesure, à cette grandeur qu’il rêve d’atteindre. « Lors des derniers entretiens que nous avons eus, je l’ai vu soucieux d’être à la hauteur de la fonction présidentielle, souligne Villepin. Il a besoin de s’entourer de gens comme Alain Juppé, qui ont le sens du service de l’État. S’entourer de gens de cette qualité en permanence vous oblige… »

Le chef de l’État peut-il changer pour autant ? Quitter sa défroque de revanchard agité pour atteindre l’ascèse présidentielle ? Pas sûr. On ne change pas à 56 ans. À en croire Dominique de Villepin, il faut toujours « une solide dose d’inconscience pour faire de la politique face à Nicolas Sarkozy, ou ne rien avoir à perdre. Sa passion du pouvoir suscite la crainte autour de lui »… Une périphrase, bien sûr. Les mots initiaux étaient bien plus brutaux. On jurerait que cette peur, l’ancien Premier ministre, quoi qu’il en dise, la ressent, lui aussi.

D’ailleurs, il a longtemps hésité, en bras de chemise, dans le confort de son bureau, avant d’autoriser les auteurs à reproduire l’une de ses saillies les plus cinglantes. Elle lui semblait trop dure. Peut-être même tragique. Dangereuse. C’est un jugement sans appel, une condamnation définitive. Le coup de grâce. Mais Villepin aime le grand théâtre, les métaphores littéraires. Surtout, il lui a paru que ces quelques mots résumaient, au fond, une réalité dont il fait partie, avec quelques autres blacklistés.

Cette phrase, ou plutôt cette sentence, la voici donc : « Tous les adversaires de Nicolas Sarkozy sont voués au bûcher. »

 

 

 

Sarko M'a Tuer
titlepage.xhtml
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_000.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_001.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_002.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_003.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_004.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_005.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_006.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_007.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_008.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_009.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_010.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_011.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_012.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_013.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_014.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_015.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_016.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_017.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_018.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_019.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_020.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_021.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_022.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_023.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_024.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_025.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_026.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_027.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_028.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_029.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_030.htm
Davet,Gerard&Lhomme,Fabrice-Sarko m'a tuer(2011).French.ebook.AlexandriZ_split_031.htm